1 Sep
Dans une édition récente de Points de vue de la Fédération canadienne du mouton, un producteur a commenté le fait qu’une souche de tremblante atypique a été découverte en Nouvelle-Zélande et dans d’autres pays à travers le monde. Ce même producteur se demandait si l’Industrie canadienne du mouton, par la sélection génétique, choisit des moutons pouvant être susceptibles d’être atteint de la tremblante atypique.
J’aimerais prendre cette occasion pour faire un suivi sur ces commentaires et pour fournir de l’information supplémentaire sur la tremblante atypique.
La tremblante atypique (aussi connu sous le nom de Nor 98) est une condition cérébrale distincte chez les moutons et les chèvres et n’est aucunement liée à la forme classique de la tremblante.
L’opinion des scientifiques au plan international sur la souche Nor 98 est qu’il s’agit d’une condition cérébrale dégénérative qui survient de manière spontanée chez les moutons et les chèvres plus âgés.
La souche Nor 98 diffère de la forme classique de la tremblante par ses caractéristiques cliniques, neuropathologiques et biochimiques. La plupart des cas ont été détectés chez des moutons apparaissant en santé grâce à un examen post-mortem lors de l’abattage routinier de moutons européens.
Le Comité consultatif sur l’encéphalopathie spongiforme du Royaume-Uni (SEAC) a conclu « qu’en tenant compte du nombre de caractéristiques, la souche Nor 98 se distingue de la forme classique de la tremblante ». Leur déclaration se poursuit en affirmant « qu’à en juger par les données émergentes, il peut être plus approprié de considérer la tremblante atypique comme une encéphalopathie spongiforme subaigüe transmissible (ESST) distincte chez les petits ruminants, et non comme une variante de la tremblante ».
La souche Nor 98 a été détectée dans plusieurs pays depuis sa découverte en Norvège en 1998. Cette souche a une très faible incidence – approximativement un animal ayant un résultat positif pour 1000 moutons testés.
L’Agence canadienne d’inspection des aliments a rapporté six cas de Nor 98 au Canada depuis 2007.
En octobre 2009, il a été annoncé qu’un mouton en provenance de la Nouvelle-Zélande (un pays certifié libre de toute trace de tremblante) avait eu un résultat positif pour la souche Nor 98. Les rapports de l’incident indiquent « qu’un seul cerveau de mouton de la Nouvelle-Zélande (qui avait été envoyé en Europe dans le cadre d’un programme fournissant des cerveaux pour assister l’UE dans le développement des tests pour détecter la tremblante) avait eu un résultat positif pour la souche Nor 98. Ceci révèle que la condition est présente en Nouvelle-Zélande et une prévalence semblable est attendue dans les autres pays où elle a été détectée. Des preuves internationales démontrent que chaque pays ayant précisément testé leurs moutons pour cette condition l’a détectée. »
Puisque la souche Nor 98 a été reconnue internationalement comme une maladie distincte de la forme classique de la tremblante, les troupeaux de la Nouvelle-Zélande conservent leur statut comme étant libre de toute trace de la tremblante.
Il y a un consensus scientifique, dont fait partie Santé Canada, qui stipule qu’il n’y a aucune préoccupation liée à la santé humaine ou d’enjeux à la salubrité des aliments associés à la souche Nor 98.
Lorsqu’il est question de génotypage et de sélection génétique, il n’y a aucune sensibilité ou résistance à la souche Nor 98. Certains animaux ayant obtenu des résultats positifs pour la tremblante atypique avaient des génotypes identifiés comme étant résistants à la forme classique de la tremblante.
Il existe une certaine association avec la phénylalanine (F) au codon 141 et l’histidine (H) au codon 154 dans des cas de Nor 98, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour établir s’il y a une sensibilité génétique ou une résistance à la souche Nor 98.