La tremblante est une maladie mortelle qui s’attaque au système nerveux central des moutons et des chèvres. La tremblante est l’une des nombreuses encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST) qui sont liées à l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou « maladie de la vache folle ». Les formes d’EST comprennent l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) mentionnées ci-dessus, les maladies débilitantes chroniques chez les cerfs et les wapitis, et la maladie Creutzfelt-Jakob chez les humains. La tremblante est causée par la présence d’une forme anormale d’une protéine appelée prion. Selon Santé Canada, il n’existerait aucun lien connu entre la tremblante et la santé humaine. Toutefois, il semble que certaines EST qui s’attaquent aux animaux, comme la maladie de la vache folle, peuvent également affecter les humains. Par conséquent, à l’heure actuelle, tous les animaux qui sont atteints de la tremblante sont tenus à l’écart de la chaîne alimentaire. Il n’existe pour le moment aucun traitement ni vaccin contre cette maladie.
SYMPTÔMES ET SIGNES CLINIQUES
La tremblante est une maladie qui évolue lentement — il s’écoule normalement plus d’un an et demi avant qu’un animal atteint ne présente des signes cliniques d’infection et, dans certains cas recensés, la maladie a mis jusqu’à huit ans à se manifester. L’infection se produit en général chez des sujets âgés de deux à cinq ans. Après l’apparition des symptômes, toutefois, la mort survient dans l’espace d’un mois ou deux.
Les symptômes de la tremblante sont très variables.
On peut observer chez un vieil animal des changements dans le comportement général comme de l’agressivité ou de la nervosité, des tremblements et un manque de coordination ou un port anormal. Toutefois, la tremblante peut également se manifester uniquement par un manque de vivacité chez un animal adulte dont la toison a piètre allure. Ou encore, un animal qui en est atteint peut tout simplement être trouvé mort.
Différents pays ont noté des différences dans les manifestations cliniques de la maladie. La dégénérescence est le signe clinique le plus fréquent en Amérique du Nord, alors que le prurit est le signe le plus répandu en Europe.
LES SIGNES CLINIQUES DE LA TREMBLANTE
Un ou plusieurs des signes cliniques suivants peuvent être observés chez un animal atteint de la tremblante. Il est important de noter que les signes de la tremblante ne se manifestent pas tous chez les moutons et les chèvres atteints. Parfois, ces signes sont si subtils qu’ils ne sont pas observés ou qu’ils entraînent un diagnostic erroné.
Une perte importante de laine peut se produire en peu de temps chez les animaux atteints de la tremblante. La perte de laine peut être accompagnée d’un trouble du sens proprioceptif et de claquements des lèvres fréquents.
VOIR LES MESURES DE LUTTE CONTRE LA TREMBLANTELa tremblante du mouton est présente un peu partout dans le monde. Cette maladie, qui a été diagnostiquée pour la première fois en 1938 chez des moutons, a été désignée comme maladie à déclaration obligatoire au Canada en 1945. Elle y fait l’objet d’un programme de lutte depuis lors. Les cas de tremblante sont signalés immédiatement à l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA).
La tremblante se propage par contact direct avec la salive, l’urine, les fèces, le sang ou les fluides de mise bas d’un animal infecté. Une infection indirecte peut survenir si les animaux vivent ou passent du temps dans un environnement contaminé, comme une étable ou un pâturage, ou s’ils ingèrent des éléments provenant de cet environnement. Tant les mâles que les femelles peuvent contracter et transmettre la tremblante.
La tremblante est diagnostiquée après la mort par examen microscopique du tissu cérébral, des amygdales, des ganglions lymphatiques ou de la rate après y avoir injecté un colorant spécial. La biopsie des tissus lymphoïdes périphériques des moutons vivants permet de détecter avec précision les animaux atteints de la tremblante. Cependant, si les résultats de la biopsie des tissus lymphoïdes sont négatifs, cela ne permet pas de conclure que l’animal n’est pas atteint de la maladie.
Grâce à leur génotype, certains moutons sont moins susceptibles de contracter la tremblante. Les analyses sanguines peuvent révéler le profil génétique d’un animal. Les éleveurs qui désirent atténuer le risque d’apparition de la tremblante dans leurs troupeaux de moutons peuvent avoir recours à la reproduction sélective afin d’augmenter la résistance à la maladie. Toutefois, il convient de rappeler que même des sujets résistants sur le plan génétique peuvent contracter la tremblante.
Alternativement, les éleveurs de moutons et de chèvres peuvent éliminer ou fortement restreindre l’introduction de nouveaux animaux et commencer la surveillance de la tremblante en faisant tester pour la tremblante les animaux de plus de 12 mois qui meurent sur leur ferme. Les efforts spécifiques visant à gérer le risque de tremblante sur une exploitation peuvent être reconnus par une participation officielle à un programme de certification des troupeaux indemnes de tremblante.
S’ils n’adoptent pas de mesures spécifiques d’atténuation des risques liés à la tremblante dans leur exploitation, les éleveurs devraient mettre en pratique de bonnes pratiques de gestion et de biosécurité, comme l’identification individuelle des animaux, la tenue de registres, l’isolement rapide des animaux malades, la séparation des femelles qui mettent bas, l’amélioration de la propreté de l’environnement de mise bas, la désinfection de l’équipement entre chaque animal et l’utilisation d’aiguilles à usage unique pour les injections.
La tremblante est une maladie à déclaration obligatoire en vertu de la Loi sur la santé des animaux du gouvernement fédéral, et un programme de contrôle existe pour prévenir sa propagation. Étant donné que la tremblante est une maladie à déclaration obligatoire, tout cas suspect doit être signalé immédiatement à un vétérinaire de l’ACIA. Les vétérinaires canadiens et les éleveurs de bétail ont été informés des symptômes et des signes de la tremblante.
Lorsqu’un animal est identifié comme porteur de la tremblante, tous les animaux qui ont été en contact avec l’animal infecté ou son environnement sont évalués quant à leur risque d’infection et peuvent être ordonnés à l’abattage. Les éleveurs sont indemnisés pour la perte de leurs animaux.
Le montant maximal d’indemnisation pour les moutons abattus en vertu de la Loi sur la santé des animaux est de 825 $ pour les animaux non enregistrés et de 1 200 $ pour les animaux enregistrés.
Le montant maximal d’indemnisation pour les chèvres abattues en vertu de la Loi sur la santé des animaux est de 600 $ pour les animaux non enregistrés et de 1 000 $ pour les animaux enregistrés.
Les moutons ou chèvres identifiés comme infectés par la tremblante sont abattus de manière humanitaire, et leurs carcasses sont incinérées ou enfouies sous la supervision de l’ACIA. Les propriétaires sont également indemnisés pour les coûts d’élimination.
